Statuts de la Confrérie des Pénitents bleus de Toulouse 1824
"Statuts et règlemens de la Compagnie royale de MM. Les Pénitens-bleus" (texte original)
Article 1 La Compagnie royale de MM. les Pénitens-bleus est fondée sous la protection de la Sainte Vierge (assompte) et l'invocation de Saint Jérôme, Saint Louis et Sainte Magdelaine.
Article 2 L'habit de choeur est de toile bleue tirant sur le violet, le cordon de laine bleue, le dizain blanc.
Article 3 Le gouvernement de la Compagnie se compose d'un Prieur, d'un sous-Prieur, de Censeurs, de Consulteurs, d'un Conseil de Trente, d'un Maître de Chapelle, d'un Maître de Cérémonies et de ses aides de cérémonies, d'un Surintendant de choeur, d'un Surintendant de sacristies, de deux Intendants de sacrisitie, de quatre Marguilliers, d'un Trésorier, d'un Trésorier extraordinaire de la chapelle, d'un Secrétaire, de Sacristains.
La Compagnie nomme parmi ses membres des Aumôniers pour distribuer à domicile des secours aux pauvres malades et aux pauvres honteux de la ville.
Elle nomme des Visiteurs des malades et des Dizeniers.
La Compagnie nomme un ou plusieurs Chapelains, selon les besoins du service divin.
Article 4 Tous les Officiers sont nommés en assemblée générale. L'élection du Prieur et du sous-Prieur se fait le Vendredi-Saint, après l'Office du soir.
Les autres Officiers sont nommés le dimanche après l'octave du Très Saint Sacrement.
Tous les Officiers n'entrent en charge que le jour de Saint Jérôme suivant, 30 septembre.
Réceptions
Article 1 Quiconque désire d'être reçu dans la Compagnie royale doit se faire présenter par un Confrère dans une assemblée générale.
Article 2 Les Censeurs prendront des informations sur les moeurs du récipiendaire, sur sa conduite et son instruction chrétienne, et feront leur rapport à l'assemblée générale.
Article 3 Le Récipiendaire recevra l'habit de choeur des mains d'un Officier, en présence du Chapelain ou autre Prêtre confrère, qui récitera les prières d'usage.
Article 4 Après une courte exhortation du Prêtre, ou (s'il n'y en avait pas de présent) de l'Officier qui procédera à la réception, le Récipiendaire promettra, à genoux, de garder les statuts et de ne pas divulguer les affaires de la Compagnie.
Article 5 Après la cérémonie de la réception, le Récipiendaire passera à la sacristie où il signera le registre des réceptions ; et son nom, ses prénoms et son état, ainsi que la date de sa réception, seront inscrits dans le registre de la Compagnie.
Le nouveau Confrère payera, sans aucun délai, six francs entre les mains du Trésorier, et il remettra à la sacristie le cierge qu'il doit apporter et tenir à la main pendant la cérémonie de sa réception.
Article 6 Si la réception se fait le matin, le Récipiendaire pourra faire sa communion pour gagner l'indulgence plénière que LL. SS. PP. ont accordée aux Pénitents le jour de leur réception ; si elle se fait le soir, ils pourront la gagner le lendemain.
Obligations des Confrères
Article 1 Les obligations des Pénitents sont d'observer les commandements de Dieu et de l'Eglise, de les enseigner à leurs enfants et à leurs domestiques, de dire chaque jour cinq Pater et cinq Ave Maria et un De Profundis pour les Confrères défunts. Ils se confesseront et recevront la sainte Eucharistie les premiers vendredis ou le premier dimanche de chaque mois, ainsi que le Jeudi-Saint, le jeudi ou dimanche de l'Octave du Très Saint Sacrement, et aux fêtes patronales de Saint Louis, Sainte Magdelaine et de Saint Jérôme.
Article 2 Les Pénitens doivent se rendre aux assemblées, cérémonies, offices, processions et enterrements toutes les fois qu'ils sont convoqués, et se soumettre aux admonitions et aux amendes portées par les Règlements sur la police des assemblées et autres réunions. Ils doivent mener une vie régulière et s'abstenir de toute dissolution, de jurements, etc. etc.
Article 3 Pour fournir aux dépenses communes, chaque Confrère versera dans les mains du Trésorier 3 Fr. le Jeudi-Saint, et 3 Fr. le jour de la Fête-Dieu. Les fils de famille dont le père est Pénitent sont dispensés du payement de ce droit annuel jusqu'à ce qu'ils aient atteint l'âge de vingt ans, époque à laquelle ils auront voix délibérative dans les assemblées.
Article 4 Les Confrères en sac n'ont pas de préséance entr'eux. Chacun garde la place qui lui échoit. Mais ils doivent conserver pour les Officiers qu'ils ont nommés les égards qu'ils doivent à leurs fonctions.
Article 5 Le Confrère qui enfreint les Statuts ne pêche ni mortellement ni véniellement, sinon en ce qui regarde les commandements de Dieu et de l'Eglise, à moins que ce ne soit par mépris des Règlements. C'est ainsi expressément déclaré dans les bulles des SS. PP. Grégoire X, Clément VIII, Paul V et Urbain VIII.
Article 6 Il est expressément défendu de présenter ni recevoir tout individu qui aurait été reçu dans une autre Confrérie de Pénitens établie dans cette ville.
Des Officiers
Les Officiers doivent donner l'exemple de l'assiduité aux assemblées et aux offices et remplir exactement tous les devoirs des charges auxquelles ils ont été nommés.
Le Prieur
Le Prieur est le chef de la Compagnie. Tous les Confrères lui doivent l'obéissance en tout ce qui a rapport à l'exécution des Règlements. La Compagnie a tojours un chef. En l'absence du Prieur, celui qui le remplace dans l'ordre de la hérarchie a les mêmes fonctions et jouit des mêmes droits.
Le Prieur convoque et préside toutes les assemblées soit générales soit particulières, le Conseil des Trente et les Commissions.
Le Prieur doit régler avec le Conseil les actes publics de religion, les Offices, les processions et leurs cours. Il doit veiller à l'exécution des Règlements, sans y rien changer de son autorité. Mais si le Conseil jugeait à propos d'y faire quelques modification ou d'y ajouter, le Prieur convoquerait une assemblée générale pour y statuer.
Le Prieur fera lire les Statuts dans les assemblées générales et, particulièrement aux époques des fêtes patronales et des processions, les articles du Règlement qui ont rapport à ces exercices religieux.
Le Prieur (ou celui qui le représente) doit avoir une des clefs des archives. Il signe toutes les ordonnances de payement approuvées par le Syndic. Le Trésorier ne peut rien payer légalement que sur son visa.
Il est d'usage que le prieur paye les deux tiers de l'honoraire des sermons du Carême, en son absence le sous-Prieur, et en l'absence des deux les censeurs doivent y pourvoir.
Le sous-Prieur
Le sous-Prieur, en l'absence du Prieur, doit remplir les mêmes fonctions. Il jouit des mêmes droits et distinctions, comme aussi il a les mêmes obligations.
Des Censeurs
Les Censeurs doivent prendre des informations exactes sur les Récipiendaires. Nul ne peut être reçu avant leur rapport.
Les Censeurs doivent veiller à l'exécution des Règlements. Ils doivent faire observer et requérir l'ordre pendant les offices, les processions et les assemblées, et veiller à ce que les Officiers s'acquittent des devoirs de leurs charges. Si (à Dieu ne plaise) ils recevraient quelque plainte sur la conduite d'un Confrère, ils devront prendre eux-mêmes les informations nécessaires, et rendront compte au Conseil.
Les Censeurs, en l'absence du Prieur et du sous-Prieur, prouvoieront à l'honoraire du prédicateur du carême. Le Doyen d'âge des Censeurs présidera la Compagnie pendant les absences de ces premiers Officiers.
Du Conseil des Trente
Le Conseil des Trente est chargé du gouvernement des affaires de la Compagnie. Il règle les dépenses et tout ce qui est relatif aux biens, revenus, droits, privilèges, prérogatives de la Compagnie. Il délibère sur tous les intérêts de la Compagnie. Il fait rendre compte aux Trésoriers de l'emploi des fonds. Il maintient l'ordre dans l'Administration, et ne renvoie à l'assemblée générale que les affaires qu'il juge indispensable de lui soumettre.
Le Conseil doit s'assembler tous les mois, le troisième dimanche après vêpres.
Des Consulteurs
Les Consulteurs donnent leur avis sur toutes les affaires que la Compagnie, en assemblée générale, leur soumet ainsi que sur celles que le Conseil confie à leur décision. Ils donnent leur opinion sur toutes les difficultés qui pourraient s'élever sur l'interprétation et l'exécution des Règlements.
Du Maître de Chapelle
Le Maître de chapelle doit surveiller la décoration de l'église et de l'autel, particulièrement aux jours des fêtes patronales, la Semaine Sainte et pendant l'octave de la Fête-Dieu.
Il est d'usage que le Maître de chapelle fournit [sic] la cire pendant cette octave.
Du Maître des Cérémonies
Le Maître des Cérémonies dirige les offices, y maintient l'ordre ainsi que dans la marche des processions, les enterrements et toutes les réunions d'exerecices religieux. Il doit être ecclésiastique.
Le Maître des Cérémonies nomme deux aides de cérémonies pour l'aider dans ses fonctions et le remplacer en cas d'absence. Il porte les antiennes et les leçons au Prieur et autres Officiers selon leur rang.
Du Surintendant de Choeur
Le Surintendant de choeur dirigera le chant et procurera les Chantres pour les solennités. Il ne peut, néanmoins, faire aucune dépense sans l'approbation du Conseil.
Du Surintendant de Sacrisitie
Le Surintendant de sacrisite doit veiller à ce que les ornements, les vases sacrés et les objets destinés à la décoration des autels soient tenus et entretenus convenablement.
Des Intendans de Sacrisitie
Il y aura deux Intendans de sacristie. Le premier sera ecclésiastique et aura soin des vases sacrés. Le second sera laïc et sera chargé du linge et des ornements. Chacun d'eux nommera, parmi les Confrères, un Sacristain pour les suppléer au besoin. Ils doivent pourvoir à ce qu'il y ait des clercs pour servir les messes.
Des Marguilliers
Les Marguilliers prendront le soin de faire parer et illuminer l'autel les jours des fêtes patronales, pendant la Semaine Sainte, et dans l'octave du Très Saint Sacrement.
Ils conserveront un inventaire de tous les meubles de la sacristie, ornemens, etc. Ils pourvoiront au blanchissage du linge et aux réparations et renouvellements.
Les Marguilliers garderont avec soin les registres des réceptions et l'état des dettes que le Trésorier doit remettre tous les mois à la sacristie, et se prêteront avec complaisance à les montrer aux Confrères qui désireront [sic] les voir, sans jamais permettre qu'ils sortent de la sacristie.
Dans les changements de Marguilliers, les sortans remettront aux nouveaux Marguilliers un inventaire de tous les effets qui appartiennent à la Compagnie, meubles, ornements, vases sacrés et registres, et cet inventaire sera signé, tant par les anciens que les nouveaux Marguilliers. Une copie en sera remise au Syndic de la Compagnie.
Du Syndic
Le Syndic doit être avocat (s'il est possible). Il doit être versé dans les affaires civiles.
Le Syndic doit assister à toutes les assemblées générales, au Conseil et à toutes les Commissions, ainsi qu'aux assemblées des Aumôniers et à toutes les délibérations.
Chargé des affaires de la Compagnie, il peut requérir toutes assemblées et y présenter toutes ses observations.
Dans toutes les députations il porte la parole et est chargé de toute la correspondance. Il doit requérir l'observance de tous les Règlements et s'opposer à tout changement qui n'aurait pas été approuvé par l'autorité ecclésiastique.
Le Syndic aura une des clefs des archives.
Le Syndic doit veiller à ce que le Trésorier fasse rentrer les fonds dûs à la Compagnie et il assistera à la reddition des comptes que le Trésorier doit rendre un mois après que son successeur a été nommé. Cette nomination a lieu tous les ans avec celle des autres Officiers.
Le Syndic aura un inventaire de tous les titres, papiers, registres, meubles, ornements, vases sacrés, etc. etc. appartenant à la Compagnie, et il notera exactement tous ceux qu'elle pourra acquérir, comme aussi ceux qui seraient réformés.
Toute vente ou achat autorisé par la Compagnie ne pourra être fait qu'en présence du Syndic.
L'inventaire des effets apartenant à la Compagnie sera remis, dans le cas de changement de Syndic, à celui qui entre en place.
Le Syndic présentera à l'assemblée générale un Adjoint pour le remplacer en cas d'absence ou d'empêchement. Cet adjoint aura les mêmes fonctions quand le Syndic ne pourra pas les remplir.
Le Syndic signe toutes les ordonnances de payement et les présente au visa du Prieur.
Des Aumoniers
Les Aumôniers sont nommés par l'assemblée générale.
Tous les ans, lors de la nomination des Officiers, l'assemblée nomme deux Aumôniers pour remplacer les deux plus anciens.
Les Aumôniers doivent porter les secours que les fonds de l'Aumônerie permettent de distribuer aux pauvres malades et aux pauvres honteux de toutes les paroisses de la ville.
Ils doivent faire tous leurs efforts pour augmenter les fonds de l'Aumônerie. Ils quêteront à la porte de la chapelle dans toutes les fêtes de la Compagnie, et à toutes les réunions.
Les Aumôniers doivent placer en capital le tiers de tout ce qu'ils reçoivent pour les pauvres. Ils ne pourront se dispenser de cette obligation que de l'avis du Conseil quand, par des circonstances particulières, le besoin des pauvres n'exigerait pas la distribution des deux tiers des dons, ou qu'une calamité exigerait la distribution de la totalité.
Les Aumôniers ne pourront placer des capitaux, les transférer ou en recevoir le remboursement que de l'avis du Conseil.
La nomination des Médecins et Chirugiens sera faite par les Aumôniers conjointement avec des Commissaires nommés par la Compagnie ou le Conseil, en nombre égal à celui desdits Aumôniers.
Les Aumôniers nommeront entr'eux leur Trésorier.
Le Trésorier des Aumôniers remettra chaque semaine à chaque Aumônier l'argent délibéré pour les pauvres de la paroisse dont il est chargé.
Les Aumôniers rendront compte au Conseil toutes les fois qu'ils en seront requis, et ils préviendront de toutes leurs assemblées le Prieur et le Syndic qui pourront y assister.
Les Aumôniers tiendront registre de toutes leurs délibérations.
Du Trésorier
Le Trésorier tiendra un livre de recettes où il consignera tous les fonds qui seront versés dans ses mains.
Le Trésorier ne peut rien dépenser que d'après une délibération de la Compagnie ou du Conseil.
Il ne payera aucun compte, ni mandat qu'autant qu'il aura été approuvé par le Syndic et vu par le Prieur ou celui qui le remplace.
Huit jours après son remplacement, il remettra son livre à son successeur et un mois après il présentera aux Auditeurs des Comptes la clôture de son compte en présence du Prieur et du Syndic. Ces Auditeurs des Comptes sont nommés par le Prieur ou celui qui le remplace dans la même assemblée où le Trésorier est nommé.
Le Trésorier doit être exact à faire rentrer tous les fonds dûs à la Compagnie de quelque nature qu'ils soient. Il est responsable des pertes qu'il occasionnerait par sa néligence.
Le Trésorier remettra tous les mois à la sacristie un état des dettes actives et passives de la Compagnie. Il a la troisième clé des archives.
Du Trésorier extraordinaire de la chapelle
Le Trésoier extraordinaire de la chapelle, institué à perpétuité par délibération du jeudi 29 juin 1775, est compté parmi les Officiers et placé dans le tableau immédiatement après le Trésorier.
Les fonds de la quête seront employés à l'entretien de la sacristie.
Il rend compte au Conseil et ne peut rien dépenser sans son avis. Néanmoins, il pourra fournir la cire et ce qui est nécessaire pour la sacristie sans en présenter la dépense au Conseil.
Du Secrétaire
Le Secrétaire doit tenir le registre des délibérations, celui des réceptions et celui des décès. Il lira les Règlements dans les assemblées générales quand celui qui préside le jugera convenable. Il comptera les voix dans les délibérations et au commencement des assemblées. Il lira le (procès) verbal de l'assemblée précédente.
Des Offices et des Processions
Article 1 Les Pénitents, dans leurs processions, marcheront avec modestie et dévotion, deux à deux, sans regarder deçà, delà, mais regardant la terre, ne faisant aucun acte indécent.
Article 2 En entrant dans les églises, ils feront la génuflexion devant le Très Saint Sacrement et, si on fait le Service Divin, ils feront leurs oraisons en silence, et se retireront.
Article 3 Les jours de station, si les Compagnies se rencontrent, elles se croiseront en silence, et la Compagnie qui arrivera la dernière dans une église attendra la sortie de l'autre, qui devra abréger sa station autant qu'il sera possible.
Article 4 Dans ces occasions et autres semblables, ils seront d'autant plus dignes du nom de Pénitens qu'ils se soumettront davantage aux autres. C'est pourquoi il leur est défendu toute contestation comme chose de mauvais exemple et de scandale.
Article 5 Dans les stations que les Pénitens feront aux chapelles des autres Compagnies, ceux qui recevront la visite iront au devant des autres sans chanter et avec modestie.
Article 6 Vu les distractions et autres inconvénients qu'apportent les personnes étrangères appelées pour chanter en musique, il est défendu de donner le sac à aucun qui ne soit soumis à toutes les charges de la Confrérie et il est défendu toute dépense pour ceux qui chantent.
Article 7 (Ils) Pourront néanmoins, à la messe et fêtes de l'octave et patronales, chanter le chant appelé faux-bourdon, qui soit grave et modeste, et propre à exciter la dévôtion.
Article 8 Les vendredis de toute l'année on dira la Messe, et le soir, après complies, on chantera le psaume Exaudiat qui sera suivi de la bénédiction.
Article 9 LeTrésorier extraordinaire de la chapelle fera la quête dans la chapelle pour subvenir aux frais des processions.
Article 10 Les croix, les médailles et les bâtons seront distribués par le Prieur ou celui qui préside pour lui. Le Confrère à qui la croix sera adjugée peut la porter chaussé.
Enterrements et services pour les défunts
Dès qu'un Confrère sera mort, il en sera donné avis au Syndic qui enverra sur le champ le Mande, pour vêtir le défunt de son sac ou le placer sur la bière.
On convoquera tout de suite un nombre suffisant de Confrères pour accompagner le corps à l'église et au cimetière.
Les Pénitens se rendront processionnellement au domicile du défunt à l'heure indiquée pour l'enterrement. Pendant le trajet, ils psalmodieront le Miserere. En arrivant, ils réciteront auprès du corps le De Profundis.
Après la levée du corps, ils précéderont la paroisse jusqu'à l'église et au cimetière.
Après que la paroisse sera retirée, ils chanteront le De Profundis auprès du tombeau. Après quoi, le Chapelain récitera l'oraison. Puis ils se retireront à leur chapelle en réciant le De Profundis, observant l'ordre comme en venant.
Chaque Pénitent doit donner cinq sous à la mort de chaque Confrère pour faire dire des messes pour le repos de son âme.
Des assemblées générales
Les assemblées doivent commencer et finir par la prière.
D'abord, après la prière, le Secrétaire lira le procès-verbal de l'assemblée précédente et il notera son acceptation.
Les assemblées générales sont présidées par le Prieur ou par celui qui tient sa place quand il n'est pas présent.
Le Président fait observer le silence et l'ordre dans les délibérations. Personne ne peut prendre la parole sans l'avoir obtenue de celui qui préside.
Il est défendu d'interrompre celui qui a la parole et de présenter des questions étrangères à l'objet de la délibération. Tout interrupteur payera deux livres de bougie à la sacristie.
C'est dans une assemblée générale que sont nommés au scrutin tous les Officiers.
Le Prieur et le sous-Prieur présenteront chacun trois confrères pour les remplacer. L'assemblée nomme un des trois confrères présentés pour succéder à leur emploi. Cette nomination se fait tous les ans.
Quand on présente à l'assemblée générale un récipiendaire, elle charge les Censeurs de s'informer de sa conduite. Mais si les censeurs présens connaissent ce récipiendaire, et concluent à son admission, il peut être reçu sur le champ, sinon il ne sera reçu, à l'assemblée suivante, qu'après le rapport des censeurs.
Le Président fera lire par le Secrétaire les Règlements ou partie d'iceux toutes les fois qu'il le jugera convenable.
Le Syndic doit être entendu sur toutes les questions qui s'agitent en assemblée générale.
Les Confrères qui ont été convoqués pour se rendre à une assemblée générale, et qui ne se présenteront pas, payeront une amende de cinq sols. ils n'auront voix délibérative qu'après l'avoir payée.
Les Confrères qui n'auront pas payé les droits annuels ou les sommes pour lesquelles ils avaient souscrit, ne pourront pas assister aux assemblées de la Compagnie. Et, s'ils persistent à se refuser au payement, ils pourront être poursuivis et rayés.
L'assemblée générale nomme un Dizenier par dizaine de Confrères. Ces Dizeniers veilleront à ce que les Confrères soyent avertis pour les assemblées et offices et donneront les motifs de leur absence quand ils ne se présenteront pas. Ils doivent avertir les Censeurs de tout ce qui serait un sujet de scandale dans leur dizaine.
L'assemblée nomme aussi des Visiteurs des malades de la Confrérie. Ces Visiteurs veilleront à ce que les malades soient administrés à temps, et à ce qu'ils reçoivent tous les secours sprirituels. Et si le Pénitent malade, étant pauvre, manquait des objets nécessaires, ils en donneront avis au Syndic et aux Aumôniers qui y pourvoiront.
La Compagnie a un Mande qui est nommé sur la présentation du Prieur. Ce Mande doit être exact à remettre les billets de convocation, à assister aux processions, offices et enterrements, et à tenir en bon état les sacs de la Compagnie et tout ce qui sera confié à ses soins.
NOUS, Anne-Antoine-Jules de Clermont-Tonnerre, Cardinal-prêtre de la sainte Eglise romaine, du titre de la Trinité-du-Mont, par la miséricorde de Dieu et l'autorité du Saint Siège apostolique, Archevêque de Toulouse et Narbonne, Primat des Gaules, Docteur de Sorbonne, Abbé commandataire de la basilique Saint-Sébastien hors les Murs de Rome, Duc et Pair de France etc. etc.
Vu les statuts et règlements de la Confrérie de MM. les Pénitens-Bleus, après les avoir lus et examinés, nous les avons approuvés et approuvons, pour avoir leur exécution, avec défense d'y rien changer sans notre approbation.
Donné à Toulouse, dans notre palais archiépiscopal, sous notre seing, le sceau de nos armes et le contre-seing du Pro-Secrétaire de l'Archevêché, le 23 septembre 1824.
A.J. Card. de CLERMONT-TONNERRE, Archevêque de Toulouse.
Par mandement de son Eminence : CABROL, Pro-Secrétaire.
|